Natif de Livourne, d'une famille séfardite qui a étè riche et ne l'est plus, apprend les rudiments de la peinture et de la sculpture à Florence et à Venise. Il décide, en 1906 de venir à Paris, à Montmarte, au Bateau-Lavoir, au centre de la modernité. Il y rencontre ses voisins Picasso et le cercle de ses amis Guillaume Apollinaire, André Salmon, etc, les quels l'initient à Gauguin et à Cézanne. Il pastiche ce dernier dans ses premiers portraits et jusqu'en 1909, admiration qui n'exclut pas des emprunts à Henry Matisse ou à Kees Van Dongen. L'aisance avec la quelle il se glisse dans le style de Cézanne est flagrante, à cette réserve près qu'il en fait un style justement, un ensemble de procédés plastiques qui peuvent s'appliquer à differents motifs, quels qu'ils soient. Et auxquels d'autres procédés peuvent e^tre substitués. Vers 1911, le cézannisme disparait au profit d'une deuxième manière, qui se fonde sur l'art égyptien, que Modigliani étudie avec ferveur au Louvre, et sur ce qui en est le plus proche dans l'art que l'on dit alors "nègre", qu'il connai^t gra^ce à ses amis montmartrois. avec Derain, avec Salmon, plus tard avec le marchand Paul Guillaume, il privilége les statuaires baoulé et fang, figures symétriques, lignes fluides, surfaces polies. Il en déduit son nouveau code de stylisation:symétrie, courbes et lissage donc. Il applique à la pierre, soigneusement travaillée pour obtenir des volumes en fouseaux et amandes d'une parfaite élègance. Sans doute est-ce à celle-ci qu'il aspire, puisque il les expose en 1912:"Te^tes, ensemble décoratiffff". "Décoratif" est le mot juste. On n'y songerait pas pour qualifier ce que Matisse, Picasso, Brancusi ou Kirchner expériment à partir des arts africains et océaniens au me^me moment. L'élegance n'set pas leur but, mais un surcroi^t d'expreesivité et de tension. En 1917 il exécute à la manière moderniste et Modigliani produit alors pour amateurs évidemment masculins ces images féminines.
Pierluigi Casalino
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